La voie prioritaire de l’économie définie

Article Dominique Michaut Des réalités économiques de base sont reconnues pour ce qu’elles ont d’indispensable lorsqu’autant d’attention est portée à l’existence d’échanges marchands qu’à l’existence conjointe de transferts de termes de ces échanges. Partant de cette reconnaissance, une voie s’ouvre. Primo, de la monnaie sert à exprimer la valeur d’échange de services et de biens ; c’est un fait. Secundo, toute marchandise – désignation générique attribuable aux services et aux biens dont la valeur d’échange est exprimée, même en cas de troc, dans une unité monétaire –  toute marchandise est échangeable contre de la monnaie ou de la marchandise ; c’est un fait. Tertio, les avoirs en monnaie et un grand nombre d’autres termes d’échange marchand sont transférables de gré ou de force ; c’est un fait. Prendre prioritairement la voie de l’économie définie consiste à placer ces trois faits au commencement logique de la science économique. Le véritable objet de cette science serait la façon dont les hommes se comportent. Les manuels actuellement en usage ajoutent à cette opinion, qu’ils délivrent au présent de l’indicatif, une considération générale dont ils omettent souvent d’indiquer qu’elle provient de la très subjective théorie hédoniste de la valeur d’échange qu’ils propagent. Dans leurs quêtes de davantage de conforts, les hommes seraient sous l’empire de la rareté, laquelle serait le fin mot de la cherté. Cette théorisation est méthodologiquement insensée. Elle enclenche la faute de raisonnement que constitue une pétition de principe (Économie Matin du 16 février 17). À ce titre, elle est rationnellement irrecevable. Toute approche indéfinie de l’économie n’est qu’apparemment scientifique. Suite 

L’astreinte de l’économie politique à la rigueur conceptuelle

Article Dominique Michaut Dès l’école primaire et secondaire comme dans beaucoup de familles, la transmission de la rigueur conceptuelle en économie va bon train, devrait-on pouvoir constater. Les indices du contraire pullulent dans notre culture générale, doit-on hélas constater. L’un de ces indices est le sens qui tend à être attribué à l’appellation « économie politique ». Voir par exemple ce qu’en dit Thomas Piketty en conclusion de son très acheté Capital au vingt-et-unième siècle (Seuil, 2013). Soyons au moins conscients qu’il s’agit d’une déconstruction par de la science en trompe l’œil. Des préceptes de théorie économique d’où découlent des principes de politique économique, c’est cela qu’a été l’économie politique, fort explicitement à partir de la seconde moitié du dix-septième siècle et jusque dans les dernières décennies du vingtième. Et c’est cela dont nous avons encore besoin pour nous adonner en meilleure connaissance de cause à l’art de faire société au moins mal. Ce besoin est d’abord celui d’une économie politique de base, à savoir celle dont les préceptes d’analyse économique qui l’établissent et les principes de politique économique qui en découlent sont assimilables par le plus grand nombre d’électrices et d’électeurs. Voyons que des couperets tombent au nom de la rentabilité et de la productivité, pour n’évoquer que ces deux grands mots du vocabulaire économique. On peut penser que ces instruments sont devenus mieux affûtés. Mais cela ne se peut qu’à force de rigueur conceptuelle alors qu’il est plutôt bien porté de faire comme si elle ne pouvait que rester hors de portée de la plupart des citoyens. Ce qui n’a jamais été démontré et ne le sera jamais ! Suite