La francophonie ?

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La Francophonie est une aventure récente. Son histoire politique démarre il y a quarante ans, le 20 mars 1970, sous l’impulsion de trois chefs d’État africains, Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Habib Bourguiba de Tunisie, Hamani Diori du Niger et du Prince Norodom Sihanouk du Cambodge.

Senghor écrivait : « Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux – la langue française. La colonisation a été une aventure humaine. Comme toute aventure humaine, elle a charrié de la boue et de l’or. Pourquoi ne faudrait-il prendre que la boue et ne pas retenir les pépites ? »
Quarante ans durant lesquels la Francophonie est passée du souvenir d’un empire colonial à la défense d’une autre mondialisation.

Si l’on estime le poids d’une langue en fonction de sa pratique, le français, parlé au minimum par 220 millions de personnes, est la cinquième langue mondiale derrière le mandarin, l’hindi, l’anglais et l’espagnol. Mais l’importance du français ne se mesure pas à ce seul chiffre. Elle est la deuxième langue étudiée après l’anglais, partageant avec elle le privilège d’être parlée sur les cinq continents.

Rappelons qu’à la différence de tous les autres ensembles internationaux, la Francophonie n’est pas fondée sur un critère géographique, politique, économique, culturel, mais repose sur le seul critère d’une langue en partage, ce qui lui permet de développer de multiples coopérations entre ces pays tout en respectant les spécificités de chacun.
Bien plus encore, la Francophonie occupe une place originale car elle refuse la globalisation et prône une autre mondialisation, multipolaire, plus humaine, respectueuse des cultures, des ressources et de l’Etat de droit. L’engagement politique et financier de l’Organisation Internationale de la Francophonie dans la résolution des conflits (Guinée, Mauritanie, Thaïlande, Congo…), dans l’accès aux nouvelles technologies de l’information, l’éducation, le développement durable… sont autant de preuves de l’utilité de son combat. Comme le rappelait Nicolas Sarkozy à la tribune du sommet de la Francophonie de Québec, en octobre 2008 : « Nous devons vivre la francophonie comme un engagement politique, nous ne voulons pas d’un monde aplati. Nous ne voulons pas d’un monde uniforme. Alors ne nous contentons d’être divers, réclamons au monde la diversité ! »

La Francophonie, enfin, est un ensemble économique pertinent, qui attend les investissements des « pays du Nord » pour structurer un entrepreneuriat encore en devenir. Mais déjà, l’économie africaine, par exemple, devrait connaître une croissance de 4,5% en 2010. Face aux 1 % de l’Europe…

Pour Tahar Ben Jelloun, « La francophonie est une maison pas comme les autres, il y a plus de locataires que de propriétaires. » La France (et les français) en sont les locataires les moins agissant, même si la Francophonie est aujourd’hui inscrite dans notre Constitution. Ils financent, mais militent peu. Notamment sur notre terrain, dans nos régions.

C’est la raison pour laquelle, en mars 2008, nous avons créé à Lyon, avec le soutien de nombreuses institutions économiques et politiques*, la première Maison de la Francophonie de l’hexagone à Lyon. Elle a pour mission, sur le territoire de Rhône-Alpes, d’informer, de fédérer les initiatives et d’animer un véritable réseau d’idées et d’influences autour de projets francophones. Animations, culture, amélioration du lien social, développement des échanges économiques, partage d’expériences… le programme de travail est dense.

En 2010, la Maison de la Francophonie de Marseille a vu le jour, pilotée par mon ami Dominique Anglès et une équipe au top ! Puis suivront d’autres villes de France, mais il est encore trop tôt pour en parler.

Erick Roux de Bézieux, Président du réseau des Maisons de la Francophonie

* La Maison de la Francophonie bénéficie du soutien effectif de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de la Présidence de la République Française, du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, de la région Rhône-Alpes, de la région Provence-Alpes Côte d’Azur, de la ville de Lyon, du Grand Lyon, de la ville de Marseille, du Département du Rhône, du département des Bouches du Rhône, de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon, de l’Association Internationale des Régions Francophones, de l’Institut d’Etudes de la Francophonie et de la Mondialisation…

En savoir +

  • Nous sommes 200 millions dans le monde à avoir le français en partage.
  • 75 Etats (890 millions d’habitants) ont choisi de rejoindre l’Organisation Internationale de la Francophonie, basée à paris, et dirigée par l’ancien Président de la République du Sénégal, S.E. Abdou Diouf.
  • Le français est la seconde langue étudiée dans le monde après l’anglais. Deux langues qui sont les seules à être parlées sur les 5 continents.

Pour un savoir plus sur la Francophonie, un tour sur le site de l’OIF.

Ils ont dit…

« La Francophonie, ce n’est pas seulement la défense d’une langue. C’est, à travers et par la défense de cette langue, le combat pour certaines valeurs. La Francophonie, ce n’est pas seulement la défense de la langue française. C’est, à travers et par la promotion de la langue française, l’engagement en faveur de la diversité linguistique et, au-delà, de la diversité culturelle et du dialogue des cultures. »
Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

« Toute culture contient l’ensemble des valeurs humaines, mais chacune n’a mis l’accent que sur telles valeurs, en négligeant les autres (…). D’où la nécessité d’élaborer, s’étendant sur les cinq continents, une symbiose culturelle comme celle de la Francophonie, qui est d’autant plus humaine, parce que d’autant plus riche, qu’elle unit les valeurs les plus opposées. »
Léopold Sedar Senghor, écrivain, Président de la République du Sénégal (1960-1980), Membre de l’Académie Française

« Il faut revenir à une francophonie conforme à l’esprit de Senghor. Pour cela, nous devons, nous Français, nous impliquer davantage dans cette francophonie dont les porte-parole sont parfois des auteurs étrangers, eux qui se retrouvent courageusement, mais si seuls, à la défendre, à la place de ceux qui auraient dû en être les véritables avocats : les Français eux-mêmes. »
Nicolas Sarkozy, Président de la République Française

« Le merveilleux rempart contre l’uniformisation, c’est l’identité culturelle qui n’est pas un jeu, une distraction, un gadget, mais une volonté puissante et profonde d’être ce que chacun de nous éprouve profondément. »
François Mitterrand, Président de la République Française (1981-1995)

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