Lettre T

Refuge du permissionnaire débarquant du train couchettes de Quimper ou Toulon, cette brasserie située face à la Gare Saint Jean permettait de se revigorer d’un grand crème et de se réchauffer (l’hiver) avant de remonter le Cours de la Marne pour retourner au turbin.

Le Tournoi des Grandes Écoles : compétition sportive où s’affrontaient, dans la plupart des sports, collectifs ou individuels, les élèves des écoles militaires de Saint Cyr, Navale, Polytechnique, Air, plus Santé Navale et Santé Lyon. Inutile de préciser que l’enjeu honorifique était de taille pour chacune des Écoles. Nous étions bons en Rugby, Natation (entrainés un temps par J. Boiteux médaillé d’or olympique), Escrime, Equitation.

Ancien arrivé au terme de son cursus universitaire et s’apprêtant à quitter la Boîte après avoir soutenu sa thèse de Doctorat en médecine devant un jury de Professeurs de la Fac, en général assez bienveillants, d’autant plus qu’ils étaient ensuite invités à arroser cela avec l’impétrant, ses amis et sa famille. Les thésards de toute la promo se retrouvaient à l’École pour leur banquet, le banquet des thésards, à la suite duquel ils menaient une dernière offensive nocturne contre le bâtiment Ferbos.

L’objectif final sanctionnant la fin des études et permettant de quitter définitivement cette « satanée boutique » en accédant d’un seul coup au titre de Docteur en médecine et aux deux galons de médecin lieutenant. L’écriture de ce volume d’une centaine de pages nécessitait de trouver un sujet, un Patron qui pouvait être tatillon et faire remettre plusieurs fois l’ouvrage sur le métier, de passer des heures dans « l’index medicus » pour la biblio (il n’y avait pas d’ordinateurs au XXème siècle !), de penser à des dédicaces originales et enfin à un imprimeur pas trop cher, le tout devant être bouclé pour fin septembre. Refuser de passer sa thèse pouvait être le moyen pour certains de quitter ce corps de santé militaire où ils ne se sentaient pas bien mais l’Institution se défendait et ce n’était pas un partie de plaisir pendant de longs mois.